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arnaudaroundtheworld
Description du blog :
Expérience de voyages
Catégorie :
Blog Tourisme et Voyages
Date de création :
16.02.2008
Dernière mise à jour :
07.12.2013

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Voyage en Corée

Voyage en Corée

L'arrivée à Séoul

 

Vendredi 28 septembre 2007 - 16h45 : le vol EK 322 d’Emirates en provenance de Dubai vient de se poser à l’aéroport international d’Incheon au nord ouest de Séoul. Je salue mon voisin de gauche, un Coréen expatrié en Arabie Saoudite qui travaille dans le secteur pétrochimique. Il avait passé une partie de la nuit à me raconter sa morne vie d’expatrié en Arabie Saoudite qu’il ne pouvait plus supporter avant de commettre le pire des péchés dans les pays du Golfe : s’enfiler un whisky cul sec. A la vitesse où il l’a bu on pouvait comprendre qu’il avait subi une longue privation.

Long couloirs à n’en plus finir puis l’immigration : Ca y est me voilà arrivé au Pays du Matin Calme (ou plutôt au Pays du Matin Frais selon une traduction plus littérale de Paul Claudel). Encore quelque mètres : un petit monsieur m’attend . Le père de mon ami coréen Jae-Kyun rencontré sept ans plus tôt à Toronto au Canada. Sortie de l’aéroport dans une berline made in Korea aux vitres fumées toute droit sortie de mon imaginaire de films de mafieux hong kongais. Vitesse de croisière sur une large autoroute aux nombreuses voies . Multitude d’échangeurs autoroutiers s’entremêlant tels des tentacules de pieuvre.

 

Arrivée à Séoul, mégalopole asiatique avec ses gratte ciels de taille moyenne, ses innombrables lumières et son réseau routier me faisant penser à Los Angeles. Arrivée chez mon ami dans une tour d’habitation semblable à de nombreuses autres à Séoul dont seul le gigantesque numéro sur la façade permet de la distinguer des autres. Repérage du quartier avec la visite du marché de rue au bas de l’immeuble. Oui je ne rêve pas je suis bien en Asie avec toutes ses odeurs et ses couleurs : montagnes de piment, pyramides de fruits et têtes de cochon exposées tel des trophées. Après m’être déchaussé comme il est de coutume dans les maisons coréennes et avoir pris un peu de repos, voilà arrivé le moment du premier dîner préparé par la maîtresse de maison.

 

Le rituel du repas à la coréenne

 

Première chose qui m’étonne : comme dans la plupart des pays orientaux, la maîtresse de maison s’efface pour laisser son mari, son fils et son invité dîner entre eux. La maîtresse de maison reste en retrait pour pouvoir s’occuper au mieux du convive que je suis.

Premier dépaysement gustatif : kimchi bien sûr (un repas coréen sans kimchi c’est comme un pub irlandais qui ne servirait pas de Guiness), viande de bœuf grillée et macérée dans une sauce soja (bulgogi) plus connue en France sous le nom de « barbecue coréen » et plein d’autres « banchan » (petits accompagnements) qui sont servis avec le plat principal : bol de riz gluant et soupe. Côté boisson, découverte du soju, un alcool fort coréen à base de riz très réputé et puis ma bière coréenne préférée (la Hite). Pour respecter l’équité et éviter de passer pour un publicitaire tendancieux, je dirai que j’aime aussi la bière OB. Après le dîner, promenade dans les alentours animés de mon immeuble où s’agglutinent les « noraebang » (bars karaokés). Cette marche nous assoiffe et mon ami coréen et moi entrons dans un bar classique, commandons une bière (une deuxième Hite pour moi) et c’est alors que je fais la découverte d’un petit encas bien particulier en guise d’apéritif : un ver à soie (silk worm). Miam miam !!!!!!!!!!!!!!!!

 

Petit tour d'orientation dans Seoul

 

Le lendemain matin réveil aux aurores pour un premier petit déjeuner où je déguste quelques hangwa (petits gâteaux de riz coréens). Puis traversée de Séoul encore assoupie. Direction : la Maison Bleue, siège de la présidence de la République de Corée et les collines environnantes. Le plus beau panorama sur Séoul mais interdiction de prendre des photos car c’est un site sensible surveillé par les militaires. Pour réconcilier les différentes traductions je dirai que ce premier matin fut à la fois calme et frais (je supportais bien mon petit blouson). Première séances photos avec le regard vitreux marqué par le décalage horaire. Après visite du National Cemetery où sont enterrés de nombreux soldats coréens tombés sur le champ de bataille pendant la guerre de Corée entre 1950 et 1953 . C’est à cet endroit qu’est aussi enterré Park Chung -hee, dictateur de Corée du Sud assassiné en octobre 1979 par le chef des services secrets coréens. Celui-ci reste très populaire en Corée car il est le père des « chaebols », ces gigantesques conglomérats, piliers de l’économie coréenne qui ont permis le miracle économique coréen. Retour à la maison vers 10 heures pour un vrai petit déjeuner coréen : effet du décalage horaire sans doute je n’ai pas vu de différence avec le dîner de la veille : encore du kimchi et du bulgogi. Délicieux mais inhabituel pour moi à une heure aussi matinale. Après un repos bien mérité, embarquement dans la voiture de Jae-Kyun équipée comme toute voiture coréenne d’un GPS à destination du village folklorique coréen, lieu de tournage pour les séries télévisées coréennes qui permet aux touristes dont je fais partie de me faire une idée de l’habitat traditionnel coréen. Petit cours explicatif sur l’ « ondol » , le système de chauffage par le sol, spécialité coréenne très agréable une fois venus l’hiver et ses vents en provenance de Sibérie. Le soir, dîner avec Jae-Kyun et un de ses amis prénommé Kim Jong-Min. Attention on ne ris pas car malgré une petite ressemblance dans le nom ce n’est pas le Kim auquel tout le monde pense. Faut-il rappeler que le patronyme Kim est très répandu en Corée. Dimanche: Le matin visite du quartier de Yongsan où se trouve installé le quartier général des forces U.S en Corée avec tous ses magasins d’électroniques où l’on trouve de tout (des appareils photos, ipod, DVD et pas que des originaux bien sûr). L’après midi promenade dans le quartier jeune et branché de Myeong Dong avec toutes ses boutiques de mode et déjeuner dans un restaurant de nouilles : un peu de changement alimentaire. Puis Insa-dong avec ses boutiques d’antiquité, de babioles pour touristes et son festival de rue (reconstitution d’une procession traditionnelle) . Arrêt détente pour siroter un excellent thé dans une maison de thé traditionnelle du Quartier d’Insa-dong. Juste avant la tombée de la nuit :visite de mon premier palais royal : le Palais de Deoksungung. Malgré de nombreuses destructions occasionnées notamment par l’invasion japonaise de 1592 (guerres Imjin), ce palais est le premier d’une série de splendeurs qui vont m’émerveiller à travers Séoul. Puis promenade nocturne dans le marché coloré de Namdaemun et sur la place de la mairie de Séoul qui un certain jour de 2002 s’est parée de rouge pour célébrer les exploits de l’équipe nationale de football. Il faut dire que les Diables Rouges avait un véritable enjeu pour gagner la Coupe du Monde de football de 2002 bien loin des intérêts financiers des joueurs du football européen. Ils accueillaient le monde chez eux et tout exploit leur permettait d’échapper au service militaire qui aujourd’hui encore occupe deux ans de la vie des jeunes coréens. Ce qui permet aux jeunes étudiantes de gagner du temps dans leur études sur la gent masculine. Inégalité inversement proportionnelle avec l’écart de salaires et de responsabilité Hommes-Femmes dans le monde de l’entreprise par la suite.

 

En route vers le Sud

 

Lundi matin gare de Séoul : embarquement à bord du KTX, le TGV coréen made in Alsthom. J’ai juste l’impression d’avoir déjà pris ce train quelque part. Oui quelque part dans mon pays : la France. Sur le quai on est accueilli par des hôtesses habillées en rouge (comme les gilets rouges à la SNCF) mais en plus sexy. Le départ est ponctuel comme la SNCF quand ça marche. Direction Busan, le premier port du pays et 2ème ville du pays après Séoul Là commencent à défiler des paysages montagneux magnifiques tout le long du trajet d’une durée de 2h50 minutes. Arrivée à Busan. Nouvelle ville , nouveau système de transport il faut tout réapprendre depuis le début. Là je rencontre un Turc d’Istanbul qui comme moi semble légèrement décontenancé par l’automate vendeur de ticket. Et comme par hasard je devais le rencontrer à nouveau en visitant le temple de Jogyesa à Séoul. Installation à l’auberge de jeunesse belle comme un cinq étoiles européen (vraiment là je suis bluffé même si j’exagère un peu). Fin d’après midi : détente sur la plage de Haeundae, une des plus belles plages de Corée du Sud en attendant le premier coucher de soleil sur une plage depuis le début de mon séjour. Le coucher de soleil sur les montagnes, encore les montagnes c’est tout simplement splendide. Le lendemain matin, départ pour le gigantesque marché aux poissons de Jagalchi. J’en ai pris plein les yeux mais je n’ai malheureusement pas pu assister à la criée du matin qui est vraiment très impressionnante paraît-il. Visite des marchés de rue à proximité où là encore s’étale une profusion de poissons mais à l’air libre cette fois-ci. Là on est vraiment en Asie. J’ai autant soif que le poisson aurait besoin d’eau pour rester frais. Après avoir visité les rues commerçantes proches des marchés de poissons visite du jardin de Yongdusan où siège la statue de l'amiral Yi rendu célèbe avec ses bateaux tortues et de mon premier temple. En fin d’après midi je prends mon premier bus à destination du parc de Tae Jong Dae où la montagne devient falaise et se jette à pic dans la mer. Panorama sublime. Moi qui ai toujours été fasciné par les frontières, voilà que je peux observer à l’œil nu une île japonaise. Le Japon dans ses îles les plus reculées n’est plus qu’à quelques kilomètres. Le jour décline, les rues et les fenêtres des immeubles commencent à se couvrir du Taegukki, le drapeau national car demain 3 octobre c’est la fête nationale coréenne. Retour dans le quartier de la gare. Je suis en avance et décide de me promener dans Shanghai Street le quartier chinois et russe de Busan. Mais dans cette rue point de russe blond aux yeux bleu style moscovite. Simplement des russes d’Asie aux traits vraiment asiatiques. Seules les pancartes en cyrillique indiquent que nous sommes dans le quartier russe.

 

Séoul, un jour de fête nationale

 

Retour à Séoul dans la soirée. Le 3 octobre c’est la fête nationale Mis à part l’apparition de nombreux drapeaux nationaux plus impressionante qu’en temps normal je n’ai rien observé de spécial. Le matin visite du Palais Gyeongbokgung, le plus grand palais royal de Séoul qui fut atrocement défiguré pendant l’occupation japonaise amorcée en 1910 qui décida d’y construire un bâtiment hideux siège de l’administration coloniale japonaise. A l’entrée gardes en costumes traditionnels très colorés. Puis visite du Musée Folklorique National de Corée qui me permet d’apprendre beaucoup de choses sur les us et coutumes et plus généralement sur la vie quotidienne en Corée avec notamment un petit cours instructif sur la préparation du kimchi, qui bien qu’étant le plat national comporte de nombreuses variantes régionales. Les diversités régionales ne l’empêche pas néanmoins d’être un plat national qui de Séoul à Busan en passant même par Pyong Yang se retrouve sur toutes les tables coréennes. E pluribus unum diraient les Américains. Le jeudi journée marathon commencée par la visite du Palais Changdeokgung avec son célèbre jardin secret (Huwon) paré des premières couleurs automnales qui lui donnent une teinte magnifique. Puis visite du Sanctuaire Royal de Jongmyo où sont conservés les tablettes mortuaires des rois et reines de la dynastie de Joseon et prolongation vers le Palais Changgyeonggung qui fut autrefois transformé en zoo sous l’occupation japonaise. En fin d’après midi visite du marché de Dongdaemun puis retour chez mes amis. Vendredi, le matin je me dirige vers le village Namsangol au pied du mont Namsan qui présente un échantillon de maisons traditionnelles coréennes. En début d’après midi je pars retrouver mon deuxième ami coréen Johnny. Il me fait découvrir la Tour Namsan avec son superbe panorama sur Séoul et me donne un magistral cours d’orientation et d’aménagement architectural de la ville. Promenade sur les berges de la rivière Hangang puis visite du quartier financier de Yeouido qui abrite aussi les sièges de chaînes de télévision. Enfin à la tombée de la nuit recueillement devant la statue du roi Sejeong, roi très populaire qui avec l’aide de lettrés inventa l’alphabet coréen en 1446 ce qui non seulement permit aux Coréens d’abandonner les idéogrammes chinois, d’enrichir leur mode d’expression par la possibilité de formuler des sentiments intraduisibles en chinois mais aussi d’aider le touriste occidental du XXIème siècle que je suis. Comme me le fait remarquer mon ami Johnny, le coréen s’écrivait initialement de droite à gauche et de haut en bas (comme la plaque commémorative au bas de la statue) alors qu’aujourd’hui il s’écrit de gauche à droite et se lit horizontalement comme les langues latines. Les lettres du hangeul (l’alphabet coréen) se composent de ronds (symbolisant le ciel), de traits horizontaux (symbolisant la terre) et de traits verticaux ( symbolisant l’humanité). A coté de la statue se trouvent d’autres inventions du souverain éclairé comme une horloge à eau. Au loin éclairé par les projecteurs apparaît, le Parlement, véritable arène de gladiateurs. En effet, il faut admettre que les Coréens sont un peu bagarreurs et les politiciens ne font pas exception. Le soir dîner et promenade dans le quartier de Sinchon et ses alentours. Le samedi matin, visite du Musée national de Corée avec ses nombreux joyaux comme une couronne du royaume de Silla. L’après midi direction Suwon dans la banlieue de Séoul pour visiter un des trésors national de Corée inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco : la forteresse Hwaseong. Ma première impression bien que réductrice car je ne suis jamais allé la voir me fait penser à une petite muraille de Chine.

 

Le grand frisson: en route pour la frontière avec le Nord

 

Dimanche matin : le grand frisson. Départ avec Jae-Kyun et sa famille à destination de la frontière avec la Corée du Nord. Premièr aperçu : des kilomètres de fil de fer barbelés pour éviter l’infiltration d’espions nord-coréens. Je ne suis pas allé à Panmunjon à l’endroit où se trouvent les baraquements bleu ciel où a été signée l’armistice en juillet 1953. Je suis allé voir l’Observatoire d’Odusan avec son musée qui retrace par des reconstitutions quelques aspects de la vie quotidienne en Corée du Nord. Salle de classe et intérieur de maison où trônent les portraits du Grand Leader (Kim il-sung, fondateur de la république démocratique et populaire de Corée) et son fils Kim jong-il (actuel dirigeant de Corée du Nord). Et puis, montée sur la plateforme d’observation : la Corée du Nord n’est qu’à trois kilomètres. A l’aide de jumelles, observation de paysans accroupis dans les champs de fermes collectives,charrue tirée par un attelage de bœufs ensemençant la terre, passants à bicyclette, bâtiments fantômes juste crées pour la propagande. Je suis en Corée du Sud pays encore plus moderne que mon propre pays la France et en face j’ai l’impression de voir mes arrière grand parents dans les champs en Normandie dans les années 30. Le contraste est saisissant. Plus réjouissant fut aussi la possibilité d’observer des espèces d’oiseaux rares, car la frontière inter-coréenne (au sein de la zone tampon démilitarisée et administrée par les Etats-Unis et l’ONU) c’est aussi un paradis pour ornithologues. L’aspect positif de la guerre de Corée est qu’elle a contribué indirectement à la création de facto d’une réserve naturelle sans égale, refuge de faune et de flore disparus depuis longtemps du reste de la péninsule coréenne. Près de l’observatoire se trouve un autel où des Coréens vivant au sud mais originaires du nord peuvent observer le culte de leurs ancêtres reposant en Corée du Nord. Déjeuner arrosé au makkoli, alcool à base de froment. Puis visite du Freedom Bridge lieu d’échange des prisonniers au moment de la guerre de Corée où de facto la Corée du Sud s’arrête. Non loin de là se trouve le « Cheval qui ne voulait pas s’arrêter de courir » locomotive du train qui a été stoppé à cet endroit en juillet 1953 après le cessez le feu. Puis retour à Séoul sous une pluie battante. Un typhon qui se rapproche de la péninsule coréenne a été annoncé à la météo. Nous profitons d’une courte accalmie pour visiter Olympic Park, son paysage vallonné et ses anneaux olympiques vestige de l’accueil des Jeux Olympiques à Séoul en 1988. A la nuit tombée visite avec le père de Jae-Kyun du quartier d’Itaewon (le quartier des étrangers de Séoul). Signe d’ouverture de la Corée vers le monde on y rencontre non seulement des occidentaux blancs et noirs mais aussi des Arabes du Golfe et voilà qu’on trouve des gargotes où on peut manger la cuisine d’Istanbul, Delhi ou Beyrouth.

 

Retour au Sud direction Gyeongju

 

Deuxième lundi : retour à la gare de Séoul pour prendre un train express à destination de Gyeongju au sud du pays. Cette fois-ci le voyage durera près de 6 heures mais c’est un bon moyen de découvrir la Corée et ses paysages à une allure plus sereine que le rapide KTX. Après six heures de voyage, arrivée en gare de Gyeongju, ancienne capitale du royaume Silla. Je saute dans un bus direction le temple de Bugulska, chef d’œuvre inscrit lui aussi au Patrimoine mondial de l’Unesco à quelques kilomètres à l’extérieur de la ville. Les plus beaux monastères de Corée se trouvent dans les montagnes car dans le passé la dynastie Joseon avait retiré les privilèges dont jouissaient les religieux et avait démantelé la plupart des lieux de cultes urbains. Ainsi pour mieux se cacher et se tenir à distance du pouvoir royal installé en zone urbaine, les moines bouddhistes sont partis se réfugier dans les montagnes coréennes. D’ailleurs le penseur Confucius ne disait-il pas que « l’homme intelligent aime l’eau mais l’homme bon lui préfère la montagne » . Après la visite de ce monastère, continuation en bus vers la grotte de Seokguram qui abrite en son sein un merveilleux bouddha blanc. Tout le long du chemin allant du parking à la grotte, une ribambelle de gamins me pose la question habituelle pour tout « alien » de mon espèce : - Where do you come from ? - What’s your name? Suivi du commentaire suivant: - You are handsome - You are a genius (bon sans fausse modestie ça je le savais déjà). Il est 18 heures : le dernier bus s’apprête à redescendre vers Gyeongju et là je mesure les limites de mon coréen balbutiant bien loin de Séoul. Le chauffeur de bus arrive seulement à comprendre que contrairement à ce que je lui ai dit en montant je ne vais pas au monastère de Bugulska mais que je désire redescendre en centre-ville. Un geste internationalement compris pour me signifier qu’il faut que je paie un supplément car je change de destination. Là j’essaie de lui montrer sur un plan que je désire rejoindre ma guest-house près du parc des tumulus royaux. C’est alors que je rencontre dans le bus un japonais qui comprend l’anglais mais qui visiblement n’arrive pas plus à se faire comprendre du chauffeur en parlant un rudiment de coréen. Je regarde le japonais, puis le chauffeur et c’est alors qu’on explose tous les trois d’un fou rire communicatif. Finalement je descends à la gare routière des bus express avec le japonais et je me dis que j’arriverai bien à me retrouver tout seul. Seulement il fait nuit et je suis obligé de me mettre sous un lampadaire pour regarder le plan pour m’orienter sachant qu’en Corée seuls les quartiers et les arrondissements sont mentionnés (les noms des rues ne sont jamais mentionnés). Cela ne m’a pas franchement aidé à la tâche. Je suis alors une route en croyant voir dans l’obscurité un terrain légèrement vallonné ressemblant à un tumulus mais plus j’avance plus les lumières et par conséquent les occasions de reluquer mon foutu plan se font rares. Paniqué j’appelle Jae-Kyun à Séoul et en rebroussant chemin à la recherche d’un taxi je finis par atterrir par le plus pur des hasards devant le parc des tumulus. Me voilà rassuré : la guest house ne doit pas être loin mais je ne suis pas au bout de mes peines. Je rentre dans un commerce, m’achète un Fanta et demande au commerçant où je peux trouver la guest house « Sarang Chae ». Le problème est que « Sarang » veut dire « amour » et que la grammaire coréenne me faisant défaut , il ne comprend pas ma question et me répète inlassablement le prix de mon Fanta. Une fois mon Fanta payé et finissant par insister par des gestes, il finit par comprendre m’indique une rue que je prends sans me poser de questions. Et puis après avoir tourné en rond et demandé à d’autres passants j’arrive enfin dans cette charmante guest-house où je prends possession de ma petite chambre proprette « Korean style ». Vraiment sympa et très internationale (je rencontre la planète : Allemands, Américaine, Thailandais, Suisses mais je suis encore le seul Français. Le lendemain matin après un petit déjeuner occidental, je décide de visiter le parc des tumulus et l’étang d’Anajpi. Magnifique contraste de couleurs avec le vert des tumulus au premier plan et le bleu des montagnes à l’arrière plan (oui encore des montagnes).

 

 

Voyage en bus pour Sokcho

 

Puis direction la gare des bus « intercity » où les destinations ne sont indiquées qu’en coréen. Heureusement je sais écrire ma destination en coréen (Sokcho) et j’ai demandé à l’office du tourisme adjacent à la gare à quelle heure partait mon bus direct pour Sokcho. Seulement voilà, le flot de bus arrivant et entrant dans la gare étant incessant j’ai le malheur de demander où prendre le bus pour Sokcho au guichet pour me rassurer vingt minutes avant le départ prévu. Mal m’en a pris. La guichetière se met à crier à un gus en lui expliquant que je recherche le bus pour Sokcho et me voilà emmené manu militari à bord d’un bus dont je ne vois pas la destination. Juste le temps de réaliser que l’on m’a fait prendre la bonne direction (en comparant les indications des Allemands rencontrés la veille et les panneaux sur l’autoroute). J’ai juste pris le tortillard au lieu du direct. Me voilà parti pour près de six heures de car. Splendide route côtière bordée de magnifiques plages mais la route semble avoir été tracée par un alcoolique car ça serpente tout le long du trajet. Mais il en faut plus pour effrayer mon chauffeur à tel point qu’à un moment je me demande si au prochain virage je ne vais pas me retrouver aplati comme les rangées de poulpe séché qui longent la route. La nuit tombe sur la route et peu après les premières lumières des hôtels se profilent à l’horizon. J’arrive à la gare routière de Sokcho, terminus de mon bus. Je prends un taxi et arrive à l’auberge de jeunesse. Là je ne suis pas au bout de mes surprises : le réceptionniste me dit qu’ici les réservations sur Internet sont inconnues. Or, j’avais réservé sur le site Internet : heureusement que je n’avais pas payé le montant de la réservation mais simplement des arrhes.

 

Randonnée dans les Seoraksan

 

Le lendemain matin, départ pour une randonnée dans les Seoraksan. A l’entrée du parc, alors que je regarde mon plan, une Asiatique s’approche de moi. C’est alors que dans un anglais parfait, elle me demande si elle peut regarder le plan et si elle peut se joindre à moi pour la randonnée. Les sentiers de randonnée étant tellement fréquentés (les Coréens sont aussi des gens grégaires débarquant par cars entiers pour les randonnées), je ne juge pas utile de me méfier. Et j’ai bien fait. En effet, elle me raconte qu’elle est citoyenne américaine d’origine coréenne mariée puis divorcée d’un américain de Hawai. Son fils appartient aux forces armées américaines stationnées sur l’île de Guam. C’est alors que nous commençons une randonnée assez culturelle avec d’excellentes explications en anglais sur les lieux que nous aperçevons comme Biseondae (à cet endroit, il y a un rocher plat d’où un ange serait monté au ciel). Panoramas montagneux à couper le souffle jusqu’à une grotte où se trouve un lieu de prière bouddhiste. Là je ne peux pas être plus zen (sans mauvais jeu de mots). Puis redescente et déjeuner dans un restaurant coréen où je déguste d’excellent poulpes grillés et épicés. Un pur bonheur. Jeudi matin vers 6h45 du matin : réveil à la coréenne. Pas de coq comme en France. Juste un collège entier qui a eu l’idée de se loger à coté de mon auberge et un accompagnateur a eu l’excellente idée de parler avec son gigantesque haut parleur pour réveiller et les élèves et moi-même. Tout ça pour dire « hana, tûl, ses »(un, deux, trois). Putain on est pas dans une caserne ici. Bon bref voyons les choses positivement : à cause de ce réveil bien matinal j’ai pu commencer une nouvelle randonnée sympa, profiter de la beauté de la montagne et de son silence. Après une bonne marche de deux heures, arrivée au sommet avec un panorama éblouissant sur les montagnes avec au loin la mer. Ce panorama se mérite car en plus du sentier traditionnel, la phase finale de l’ascension se termine par un gigantesque escalier de près de 1800 marches accroché à la paroi rocheuse avec le vide sous les pieds (à ceux qui ont le vertige mieux vaut s’abstenir). Redescente à la mi-journée avec visite d’un dernier temple au bas des chemins de randonnées où je rencontre une Australienne fort sympathique qui recherche un compagnon de randonnée. Malheureusement, il est temps pour moi de repartir pour Sokcho puis Séoul. Une fois sorti du parc des Seorak-san, je me dirige vers un arrêt de bus redescendant vers Sokcho. Me voilà embarqué pour un voyage d’une demi-heure de trajet à bord d’un bus bondé rempli d’une cinquantaine de personnes au lieu de la vingtaine réglementaire. Il n’y a rien à dire : « on est serré comme des sardines » (euh un Coréen dirait plutôt comme des pousses de soja ). Arrivé à Sokcho en attendant mon bus pour Séoul je flâne sur la plage. En face une île pas très déserte me donne envie de partir m’aventurer en mer mais une voix sage me chuchotte que mon travail m’attend à Paris lundi matin. Gare routière de Sokcho : en attendant mon bus je rencontre Bernardo, un péruvien qui une fois connu ma nationalité me parle dans un français limpide et nous sympathisons. Avant de prendre le bus, arrêt pipi dans les toilettes de la gare routière. Une odeur nauséabonde mélangée à une effluve d’ail me porte au cœur et c’est alors que j’observe une chose insolite : sur une porte il est marqué « toilettes réservées aux étrangers ». J’ai tout juste l’impression d’avoir atterri dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid avec une séparation locaux-étrangers. Vient l’heure du départ, je prends place dans mon siège confortable comme un siège de classe affaires en avion , direction Séoul. A un moment, sur l’autoroute, un car boîte de nuit nous dépasse ce qui m’amuse.

 

Le départ pour Paris

 

Le lendemain matin, derniers errements dans la capitale coréenne à la recherche du cadeau impossible pour la famille et les amis. Le soir arrive, je prends place à bord de la même berline de gangster genre film de Johnnie To. Direction : l’aéroport international d’Incheon. Le père de Jae-Kyun me montre les arrivées où deux semaines plus tôt mon voyage commençait puis nous faisons le tour de l’aéroport (la boucle est presque bouclée). Nous prenons la voie circulaire qui encercle l’aéroport puis le temps est venu de s’arrêter au niveau des départs :mon voyage s’achève.

:: Les commentaires des internautes ::

Kim le 16/02/2009
Whouahh, quel voyage, j' en suis impressionnée...Quel plaisir de lire votre périple , je me suis laissée emporter par mes propres souvenirs.
Des moments très cocasses parfois, quand justement , on n' arrive pas à se faire comprendre ...et aussi les virages pris au fil du rasoir par les chauffeurs de bus. Merci pour ce bon moment de lecture.
http://null.centerblog.net


Raphael le 11/11/2011
J'ai moi aussi voyagé en Corée pour 2 semaines entre le 29 aout et le 11 septembre avant de partir pour le Japon où je suis resté une semaine jusqu'au 19 septembre. J'ai passé un voyage extraordinaire. En relisant votre témoignage, j'ai le sentiment de revivre moi-même mon propre voyage ! Merci beaucoup pour ce récit magnifiquement narré !

Vous avez l'air d'être quelqu'un d'intéressant, et je serais curieux de savoir ce que vous faites dans la vie !


Smithd428 le 21/05/2014
An interesting dialogue is worth comment. I feel that you must write more on this topic, it won't be a taboo subject but typically people are not sufficient to speak on such topics. To the next. Cheers affkadakefadfadf